L'injonction à la créativité et ses limites

« Soyez créatifs ! soyez innovants ! prenez des risques !» le message de fond s'il est en porte à faux avec le reste de l’organisation peut vite devenir une injonction paradoxale s'il n'est pas réellement soutenu et encouragé.

La logique de l’optimisation dans les entreprises s’est emparée de la #créativité et suscite semble-t-il un véritable engouement et de nouvelles vocations pour aider les entreprises, les équipes, les personnes à booster leur créativité et créer une forme d'injonction à la créativité !

La créativité que l'on propose le plus souvent aux entreprises, peut devenir un leurre, selon les circonstances et la manière dont elle est mise en œuvre.

Voici quelques points à considérer :

Limitations des processus : la créativité est souvent un processus spontané et intuitif, difficile à encadrer par des règles strictes. Les processus standardisés peuvent paradoxalement entraver l'expression de la créativité, en imposant des contraintes et des étapes rigides qui limitent les idées originales des profils parfois les plus créatifs souvent non repérés.

Approche trop systématisée : certains processus de créativité se concentrent exagérément sur l'analyse rationnelle et la résolution de problèmes, et peuvent du même coup inhiber la pensée imaginative. La créativité nécessite souvent une certaine dose de pensée non linéaire, d'intuition et de prise de risques, qui peuvent être découragées par des processus trop structurés.

Environnement culturel : si la culture organisationnelle ne favorise pas la prise de risques, l'expérimentation et l'exploration de nouvelles idées, les processus de créativité aussi bien conduits soient-ils, auront peu d'impact réel voire des impacts négatifs liés aux effets délétères d'une injonction perçue comme paradoxale.

Accompagnement soutenus et adéquats : les processus de créativité peuvent devenir de simples formalités, superficiellement satisfaisantes, sans réel impact à long terme, sur la génération d'idées novatrices.

Les processus de créativité le plus souvent mis en place, dans une pensée "design", #desigh thinking #designinspiration, #design organisationnel, ... et les innombrables techniques de #brainstrorming permettent certes de stimuler une forme de créativité structurée et mécaniste, qui peut aider les équipes à collaborer, à se concentrer sur des objectifs spécifiques et à générer des idées à l’efficacité immédiate pour l’entreprise, mais reste éloigné du vrai potentiel créatif à long terme.

Lorsqu'il s'agit de créer, concevoir, imaginer des produits, des concepts, des projets réellement "inédits", inouïs les plus précurseurs, les processus systématiques peuvent aller à l'encontre de la liberté nécessaire qui permet l'émergence d'idées originales et innovantes.

Les approches de type "entonnoir à idées" écartent le plus souvent les idées les plus audacieuses et les plus novatrices et privilégient les idées les plus attendues selon le filtre de l'entreprise, celles qui font consensus.

Les personnes les plus créatives, les plus sensibles, les plus vulnérables parfois aussi, ressentent un manque cruel d'écoute, de compréhension, d'encouragement et de reconnaissance, lorsque l’organisation même de l'entreprise, la structure et le choix des intervenants viennent brider leur potentiel.

Mon expérience dans l'accompagnement de ces personnes créatives, sensibles et douées montre souvent à quel point leur besoin d'être écoutées, protégées, comprises, accueillies, encouragées et nourries est nécessaire pour les aider à déployer leur vrai potentiel créatif.